Le père d’Emmanuel Le Roy Ladurie,
Jacques, né en mars 1902, était un propriétaire
exploitant de la vallée de l’Orne, syndicaliste agricole,
et militant du catholicisme social. Emmanuel appartenait à
une fratrie de quatre enfants. Sa mère, Léontine Dauger,
était issue d’un milieu catholique et royaliste. C’est
elle qui assura à domicile l’instruction primaire d’Emmanuel
jusqu’à son admission à sept ans au collège
Sainte-Marie à Caen en classe de 8e. Il suivit sa mère
pendant l’exode de 1940 qui les conduisit vers Nantes puis
Montignac. À la rentrée de 1940, il entra au Collège
Saint-Joseph de Caen, tenu par les Frères des Écoles
chrétiennes. Il y fit toutes ses études secondaires,
de 1940 à 1944. Les Frères manifestaient un loyalisme
total vis-à-vis du gouvernement de Vichy et leurs élèves
portaient à leur boutonnière en 1942 une petite francisque.
Emmanuel Le Roy Ladurie fit aussi l’expérience du scoutisme
en 1943. Son père avait été appelé au
ministère de l’Agriculture et du Ravitaillement en
avril 1942 ; il le quitta en septembre. En rupture avec le régime,
il se rapprocha de la Résistance et en 1943 choisit la clandestinité.
Il se trouvait en 1944 dans le maquis de la forêt d’Orléans.
1945 fut pour Emmanuel Le Roy Ladurie l’année de l’entrée
dans un tout autre milieu : arrivé en octobre au lycée
Henri IV, où il passa deux ans, en hypokhâgne et en
khâgne, il y découvrit la gauche, mais la période
décisive commença à la fin de 1947 quand il
fut exclu à la suite d’un canular, puis transféré
à la khâgne de Lakanal « marquée à
gauche ou plutôt à l’est » selon ses propres
termes. Il y rencontra Max Caisson, Gérard Genette, fut convié
à des réunions de cellule et eut pour professeur Jean
Bruhat. Il lut Steinbeck qui nourrit l’antiaméricanisme
que lui inspiraient déjà cours et fréquentations.
Il adhéra au parti communiste en 1949, après avoir
lu l’Introduction à la lecture de Hegel d’Alexandre
Kojève. Il décrivit cet engagement comme un «
coup de foudre ». On peut comprendre la séduction exercée
dans cette période, dans ce milieu intellectuellement favorisé,
par la vision communiste que partageaient tant d’écrivains
et de savants. À cela s’ajoutait un modèle du
patriotisme résistant, et l’image de l’URSS victorieuse
du nazisme. Tout concourait à inspirer une admiration fervente
à cette génération. C’était aussi
l’époque de la révolution chinoise. Le Roy Ladurie
allait militer avec ardeur pendant sept ans. Admis rue d’Ulm
en 1949, il y trouva un nouvel environnement favorable car selon
lui, un quart environ des normaliens étaient inscrits au
parti communiste. Il entra dans la cellule de l’École
dont les réunions se tenaient dans des cafés de la
rue Mouffetard puis de la rue Gay-Lussac, et conforta ses convictions
dans le contexte de la guerre froide. Les évènements
de Prague en 1948 et 1949 furent discutés, mais sans ébranler
les certitudes. Emmanuel Le Roy Ladurie se lia avec Pierre Juquin,
François Furet, Michel Crouzet. Ils recevaient parfois rue
d’Ulm Marcel Willard. Les groupes des « Combattants
de la Paix » —futur « Mouvement de la Paix »—,
avaient été créés l’année
même de son adhésion au parti communiste. Emmanuel
Le Roy Ladurie devait plus tard les retrouver, extrêmement
actifs, à Montpellier où le docteur Roux les animait.
Il appartenait aussi au syndicat des élèves dirigé
par Maurice Agulhon et à la cellule « sorbonnarde »
des étudiants en Histoire où François Furet
et Albert Soboul confrontaient leurs points de vue : Soboul soutenant
« l’interprétation robespierriste et même
léniniste de Mathiez ». Il faut aussi ajouter la participation
à la section des étudiants en Lettres, Droit et Sciences
du Ve arrondissement. On y célébra le soixante-dixième
anniversaire de Staline et le cinquantième de Maurice Thorez,
cela dans un contexte qui était celui de procès politiques
de militants communistes hongrois, tchèques, bulgares. Les
étudiants étaient dirigés par une commission
placée sous la responsabilité fédérale
d’Annie Besse —plus tard Annie Kriegel Valrimont—.
Parmi eux, Michel Schuwer, futur secrétaire fédéral
de l’Hérault. Époque de militantisme ardent,
ponctué par la campagne de signatures pour l’appel
de Stockholm, contre la CED, mais aussi par le soutien à
des travailleurs en grève. Des rencontres marquantes furent
celle de Dominique Desanti venue soutenir la dénonciation
de Tito devant les étudiants puis d’André Wurmser
à propos du Complot des blouses blanches, et d’André
Marty, que Le Roy Ladurie revit à l’école fédérale
du Parti. Une vie d’étudiant, avec des bagarres devant
l’entrée de la Sorbonne contre les vendeurs de journaux
« « trotskistes-titistes ». André Kahane,
Michel Crouzet, vendaient eux aussi l’Humanité
et tenaient bien leur rôle dans les manifestations. Pourquoi
la candidature d’Emmanuel Le Roy Ladurie au comité
de section présentée par sa cellule fut-elle rejetée
par la conférence de section et la commission des candidature
? Son père avait été ministre de Vichy et son
combat de résistant n’effaçait pas cette tache.
Un rejet intimement ressenti comme une injustice et une humiliation.
Les controverses étaient nombreuses en ce temps de guerre
froide et de décolonisation. Les
étudiants discutaient avec les jeunes communistes vietnamiens
et algériens ou tunisiens non sur le principe accepté
de la décolonisation mais sur ses modalités. Syndicaliste
étudiant au sein de l’UGE, l’Union des Grandes
Écoles créée en 1947, Emmanuel Le Roy Ladurie
représentait les ENS au bureau du SNES et à l’UNEF.
Au 41e congrès de l’UNEF d’avril 1952 à
Montpellier, il rencontra Madeleine Pupponi qu’il épousa
trois ans plus tard. Elle était la fille d’Henri Pupponi,
résistant communiste dans l’Hérault qui fut
le premier président du Comité régional de
la Libération dans la clandestinité.
L’activité militante d’Emmanuel Le Roy Ladurie
empiétait sur le temps consacré à la préparation
des examens. Il réussit cependant en octobre 1951 ses examens
de licence et put commencer un DES sous la direction de Charles-André
Julien sur un sujet conseillé par Jean Bruhat : « L’opinion
publique française et la guerre du Tonkin sous Jules Ferry
». La préparation de l’agrégation, les
cours de Pierre George et de Jean Dresch, la fréquentation
de l’Institut de Géographie lui révélèrent
l’intérêt des études statistiques. Vingt
ans plus tard, il ouvrait ainsi son
ouvrage Le Territoire de l’Historien : « La
révolution quantitative a totalement transformé, dans
notre pays, le métier d’historien ». Un métier
qui allait être le sien après l’agrégation
en 1953, et un passage commencé chez les EOR à Saint-Maixent
où se trouvait aussi Jean-Marie Le Pen. L’appartenance
communiste de Le Roy Ladurie lui valut un rejet de la part du commandant.
Il fut envoyé en Allemagne dans un régiment de Tirailleurs
marocains. Il était sergent quand se termina son service
militaire.
L’appui de Maurice Crouzet lui valut d’obtenir le poste
de son choix à Montpellier où il fut professeur de
lycée de 1955 à 1957. Il avait épousé
le 9 juillet 1955 Madeleine Pupponi, militante communiste elle aussi
à la section montpelliéraine, rue des Étuves.
Il vécut à Montpellier jusqu’en 1963, période
pendant laquelle naquirent ses deux enfants, Anne et François.
En 1955, Montpellier était à 10 heures de train de
Paris. Emmanuel Le Roy Ladurie, de
nouveau, avait à découvrir une société
différente : celle des familles d’enseignants communistes,
mais aussi celle du « petit peuple » de Montpellier,
maçons, cheminots, vendeurs, qui pratiquaient un «
communisme de province » fort des traditions du Midi viticole
et républicain sous la conduite de dirigeants éloquents
comme Raoul Calas. À Montpellier il retrouvait la possibilité
de se lier avec des étudiants africains ou antillais dont
les associations allaient connaître en 1956 de graves affrontements
à l’Université avec l’AGEM entraînée
par Marc Mousseron. Emmanuel Le Roy Ladurie donnait des articles
au Travailleur du Languedoc. Il apprécia sa rencontre
avec Maurice Verdier, futur secrétaire général
de la fédération de l’Hérault.
Pourtant, peu à peu, il se détachait d’un parti
auquel il avait donné jusque là tant de temps et d’énergie
: les critiques qu’il exprimait dans le cadre de sa cellule
à l’égard de Maurice Thorez furent mal perçues
; il fut troublé en mai 1955 par la réconciliation
avec la Yougoslavie de Tito consacrée lors du voyage de Khrouchtchev
à Belgrade, et, surtout, en juin 1956 quand Le Monde
publia le rapport Khrouchtchev de février. La rupture ne
se fit que le 4 novembre à l’annonce de l’intervention
soviétique en Hongrie : il restitua sa carte du Parti le
jour même. Son épouse ne quitta le parti communiste
qu’en 1963, mais elle avait cessé de militer car elle
avait été écartée des débats
de sa cellule des facultés. La rupture devait être
durable ainsi que le confirment des ouvrages parus bien plus tard
sous sa direction : Les grands procès politiques,
en 2002, (après un colloque organisé en 2001 par l’association
Annie Kriegel), et Ouverture, société, pouvoir
: de l’Édit de Nantes à la chute du communisme,
en 2005 (qui décrit l’alternance des systèmes
politiques : les uns étant capables d’évoluer
tandis que les autres sont caractérisés par replis
et blocages). Emmanuel Le Roy Ladurie comptait quelques trotskystes
parmi ses amis montpelliérains et il lut avec grand intérêt
la revue « Socialisme ou Barbarie » mais la condamnation
sans concessions de tout le passé historique par ce groupe
minuscule le déçut. Il chercha sa voie sur les chemins
de la « deuxième gauche ». Dans sa quête,
il fréquenta l’Union rationaliste animée par
Ernest Kahane. Pour finalement choisir de fonder lui-même
un groupe nommé « Comité montpelliérain
de défense des libertés ». Son initiative s’inscrivait
dans le contexte de la guerre d’Algérie : en 1957 et
au début de 1958, les gauches se mobilisaient contre cette
guerre face à une droite très organisée. Après
cette appartenance éphémère, Emmanuel Le Roy
Ladurie céda à la pression amicale de son ami Jean
Joubert et entra à l’ « Union de la gauche socialiste
» qui était née à Montpellier le 12 janvier
1958 de la fusion de la Nouvelle gauche, du Mouvement de libération
du peuple et d’une partie de la Jeune République. Il
fut choisi comme secrétaire de la section locale. Le mouvement
s’engagea en 1959 dans le combat des municipales de Montpellier
avec Pierre Antonini en tête d’une liste d’ «
Action démocratique et socialiste » qui recueillit
3,6% des suffrages exprimés soit 1185 voix contre 7532 au
communiste Balmigère. Ce fut l’Indépendant de
droite François Delmas qui l’emporta. Emmanuel Le Roy
Ladurie fut délégué au congrès qui vit
naître le PSU le 3 avril 1960 par la fusion de l’UGS
et du PSA. Fusion réalisée dans l’Hérault
9 jours plus tard avec un effectif de 200 membres. La fédération
SFIO de l’Hérault était solide… Le secrétariat
de la section PSU de Montpellier échut à Le Roy Ladurie
le 28 avril. Mais quand eut lieu le congrès constitutif de
la fédération héraultaise du PSU, le 8 mai,
ce fut Émile Coulouma, ex-secrétaire fédéral
du PSA qui fut élu secrétaire fédéral
avec Pierre Antonini pour adjoint. Les premières motions
portèrent sur la laïcité et l’exigence
d’ouverture de négociations avec le GPRA. La crise
interne naquit peu à peu de l’hétérogénéité
des adhérents, de l’insuffisance des adhésions.
Le bulletin La voix du militant du PSU créé
en février 1961 atteignit un maximum de 80 abonnés
en juillet. Leurs prises de position sur la question algérienne
valurent à Le Roy Ladurie et à Antonini de subir à
leurs domiciles des attentats de l’OAS Métro en février
et en août 1961. Le Roy Ladurie évoluait. Il en venait
à souhaiter « une sorte de socialisme libéral
et démotechnocratique à la suédoise ».
Dès 1955, sous la direction d’Ernest Labrousse, il
avait entamé une thèse sur les paysans du Languedoc
qui fut soutenue en 1966. Dans l’intervalle, il avait quitté
le lycée Joffre pour être attaché au CNRS de
1958 à 1960 puis assistant à la faculté des
Lettres à Montpellier auprès du moderniste Louis Dermigny.
Il s’inscrivait dans le courant issu de l’école
des Annales et porté par Fernand Braudel qui lui proposa
en 1963 un poste de maître assistant à l’École
des Hautes Études à Paris. En 1965, Le Roy Ladurie
y devint directeur d’études. Ce furent donc des opportunités
professionnelles qui lui fournirent l’occasion de quitter
Montpellier et le PSU en 1963.
Après ce désengagement, il resta toujours préoccupé
par le binôme que forment pauvreté et despotismes plus
ou moins totalitaires sur tous les continents. Ses autres préoccupations
étaient liées à son travail d’historien
et aux attaches nouées avec les scientifiques : il observait
l’entrée dans un nouveau cycle du climat qui génère
des risques économiques et démographiques et qui tient,
cette fois, aux comportements humains. Nous serions selon lui dans
l’« anthropocène » depuis le dernier quart
du XXe siècle. Sa carrière se poursuivit : Maître
de conférences à la Sorbonne, puis en 1971, quand
celle-ci fut fragmentée, à Paris VII où il
enseigna à l’UER de géographie et de sciences
de la société. Pendant ces années où
se formaient l’union de la gauche et le programme commun,
il resta critique sur l’alliance avec le parti communiste
sans en nier l’utilité politique, mais en la considérant
inacceptable en tant qu’intellectuel. Il s’adonna donc
pleinement à la recherche commencée en Languedoc (
« la chèvre broute là où elle est attachée
»), dont il décrivit de façon savoureuse les
dépôts d’archives, découvrant cadastres
et compoix, et à travers l’histoire rurale, les grands
cycles agraires. Quand il devint en 1973 titulaire de la chaire
d’histoire de la civilisation moderne au Collège de
France il avait déjà publié une Histoire
du climat depuis l’an mil et travaillé sur Le
Territoire de l’historien où il défendit
les méthodes quantitatives et l’ethnographie historique.
Il fut appelé en 1987 au poste d’administrateur général
de la Bibliothèque nationale, fonction qu’il exerça
jusqu’en 1994. Il demeura président du Conseil scientifique
de la Bibliothèque jusqu’en 2000. Il avait été
élu en mai 1993 au fauteuil du géographe breton Maurice
Le Lannou dans le département de l’Académie
des Sciences morales et politiques de l’Institut. Il était
également membre du Conseil scientifique de l’École
normale supérieure depuis 1998. Cet historien fécond,
docteur honoris causa de plusieurs universités, continua
à publier non seulement des études savantes comme
L’Histoire des paysans français de la Peste noire
à la Révolution, mais aussi des ouvrages de grande
diffusion comme Le Siècle des Platter. Il resta
attaché à faire de l’histoire en ethnologue,
et à saisir sur le long terme les mécanismes complexes
qui font évoluer les sociétés. Emmanuel Le
Roy Ladurie dit être resté marxiste sur le plan méthodologique.
Il a retenu le climat comme l’un des facteurs dominants, surtout
jusqu’en 1860 : ensuite, l’homme en aurait mieux maîtrisé
certains effets. Paru en 2009, le tome III de son histoire du climat
commencée en 2004 traite de cette dernière période.
Il consacre Emmanuel Le Roy Ladurie comme l’historien référent
des variations climatiques.
OEUVRE (sélection) : Thèse.
Les Paysans du Languedoc, dir. Ernest Labrousse, 2 vol.,
Paris, 1966. — Le Territoire de l’historien,
2 vol. Gallimard, 1973 et 1978. — Montaillou, village
occitan, de 1294 à 1324, Gallimard, 1975. —Paris-
Montpellier, P.C.-P.S.U. 1945-1963, Gallimard, 1982. — Le
Siècle des Platter 1499-1628, tome I : le mendiant
et le professeur, Paris, Fayard, 1995, tome II : le voyage
de Thomas Platter, 1595-1599, Paris, Fayard, 2000, tome III
: L’Europe de Thomas Platter, 1599-1600, Paris, Fayard,
2006. — Histoire des paysans français, de la Peste
noire à la Révolution, éd. du Seuil, 2002.
– (Dir.), Les Grands Procès politiques ou la pédagogie
infernale, éditions du Rocher, 2002. —(Dir.),
Ouverture, société, pouvoir : de l’édit
de Nantes à la chute du communisme, Fayard, Paris, 2005.
— Histoire de France des régions : la périphérie
française, des origines à nos jours, éd.
du Seuil, 2005. — Histoire humaine et comparée
du climat en Occident, tome I , 2004, tome II : Histoire du
climat, 1740-1860, 2006, tome III : Histoire du climat, de 1860
à nos jours, le réchauffement, avec le concours du
météorologiste Guillaume Séchet, Fayard, Paris,
2009.
SOURCES : Entretien d’Hélène
Chaubin avec Emmanuel Le Roy Ladurie à Paris le 8 janvier
2009. —Arch. Dép.Hérault, RG, 406W116, Parti
communiste. —idem, 406W4, PSA et PSU. —idem, 1764 W
91, SRPJ Montpellier, 1961 et 1788W 1160 TGI de Montpellier. —idem,
676W195, UNEF. —Hélène Chaubin , « Le
Sud, terre de prédilection de l’activisme ? L’OAS-Métro
dans l’Hérault », in La France en guerre, 1954-1962,dir.
Raphaëlle Branche et Sylvie Thénault, éditions
Autrement, 2008, p. 286-298. — Archives privées du
Mouvement de la Paix dans l’Hérault (don d’Antoine
Beille à Hélène Chaubin) . — Presse locale
: Le Travailleur du Languedoc, Le Midi Libre, La voix du militant
du Parti Socialiste Unifié. —Internet : Sur Canal
Académie, interview d’Emmanuel Le Roy Ladurie par Virginia
Crespeau mis en ligne le 1er janvier 2005. — Entretien avec
Laurence Lemire (du Nouvel Observateur) , le 16 février
2009. – Who’s who, 12 décembre 2008,
réf. 232420.
Hélène CHAUBIN